Qu'est ce qu'une ACV?

Quelles sont les différentes étapes du cycle de vie d'un produit ?

Le cycle de vie complet d'un produit, tel qu'illustré ci-dessous, prend en compte les impacts environnementaux des différentes étapes du cycle de vie d'un produit dans l'ordre suivant :

1. Extraction des matières premières
2. Fabrication
3. Distribution et transport (le transport prend également en compte les trnasports entre les différentes étapes)
4. Phase d'utilisation
5. Fin de l'utilisation

Quelles sont les étapes de l'ACV ?

Une étude ACV comporte quatre phases :

1. la phase de définition de l'objectif et du champ d'application: dans cette phase, il est important d'établir une définition claire de ce qui doit être analysé en termes de catégories d'impact ou de méthodologie et de limites. La portée, y compris les limites du système et le niveau de détail, d'une ACV dépend du sujet et de l'utilisation prévue de l'étude. La profondeur et l'étendue de l'ACV peuvent varier considérablement en fonction de l'objectif d'une ACV particulière.
2. la phase d'analyse de l'inventaire: la deuxième étape consiste à examiner les entrées et sorties environnementales en termes de processus et de flux du produit dans les limites fixées précédemment lors de la phase de définition de l'objectif et du champ d'application. Il s'agit essentiellement de la phase de collecte des données de l'ACV.
3. la phase d'évaluation des impacts: la phase d'évaluation des impacts du cycle de vie (EICV) permet d'évaluer l'importance des impacts. Elle est basée sur les flux de l'inventaire du cycle de vie de la phase d'ICV.
4. la phase d'interprétation: au cours de la phase d'interprétation, il convient de vérifier que les conclusions sont bien étayées. La norme ISO 14044 décrit un certain nombre de contrôles permettant de vérifier si les conclusions sont correctement étayées par les données et les procédures qui ont été utilisées.

La portée d'une ACV, y compris les limites du système et le niveau de détail, dépend du sujet et de l'utilisation prévue de l'étude. La profondeur et l'étendue de l'ACV peuvent varier considérablement en fonction de l'objectif d'une ACV particulière.

Quels sont les impacts mesurés ?

Les indicateurs d'impact couvrent généralement 4 thèmes principaux : la santé humaine, le changement climatique, l'épuisement des ressources naturelles et la biodiversité

Le nombre d'indicateurs dépend de la méthodologie utilisée et de l'objectif que l'entreprise cherche à atteindre avec l'ACV.

Actuellement, la principale méthodologie utilisée dans l'UE est:

• la méthodologie de la Product Environmental Footprint (PEF) développée par l'union européenne (UE) et qui mesure 16 indicateurs environnementaux

Les 16 indicateurs de la méthodologie PEF sont énumérés ci-dessous:

1. Changement climatique : catégoie d'impact faisant référence au réchauffement du système climatique dû aux activités humaines, également appelé réchauffement climatique anthropique causé par l'émission de gaz à effet de serre (GES) dans l'atmosphère.
2. Appauvrissement de la couche d'ozone : catégorie d'impact qui rend compte de la dégradation de l'ozone stratosphérique due aux émissions de substances appauvrissant la couche d'ozone, par exemple les gaz contenant du chlore et du brome à longue durée de vie (par exemple les CFC, HCFC, halons)
3. Formation d'ozone photo-chimique: catégorie d'impact qui rend compte de la formation d'ozone au niveau du sol de la troposphère, causée par l'oxydation photochimique des composés organiques volatils (COV) et du monoxyde de carbone (CO) en présence d'oxydes d'azote (NOx) et de la lumière du soleil. Ces particules sont généralement émises par les transports, les activités industrielles telles que l'exploitation minière, le raffinage du pétrole et l'industrie chimique. Les concentrations élevées d'ozone troposphérique au niveau du sol endommagent la végétation, les voies respiratoires humaines et les matériaux fabriqués par l'homme en réagissant avec les matières organiques.
4. Ecotoxicité pour les eaux douces aquatiques : catégorie d'impact qui concerne les impacts toxiques sur un écosystème, qui endommagent les espèces individuelles et modifient la structure et la fonction de l'écosystème. L'écotoxicité est le résultat d'une variété de mécanismes toxicologiques différents causés par le rejet de substances ayant un effet direct sur la santé de l'écosystème
5. Toxicité humaine - effets cancérigènes : catégorie d'impact qui rend compte des effets néfastes sur la santé des êtres humains causés par l'absorption de substances toxiques par inhalation d'air, ingestion d'aliments/eau, pénétration par la peau, dans la mesure où ils sont liés au cancer.
6. Toxicité humaine - effets non cancérigènes : catégorie d'impact qui rend compte des effets néfastes sur la santé des êtres humains causés par l'absorption de substances toxiques par inhalation d'air, ingestion d'aliments/eau, pénétration à travers la peau, dans la mesure où ils sont liés à des effets non cancéreux qui ne sont pas causés par des particules/des matières inorganiques respiratoires ou des rayonnements ionisants.
7. Matières particulaires/inorganiques respiratoires : catégorie d'impact qui rend compte des effets néfastes sur la santé humaine causés par les émissions de particules (PM) et de leurs précurseurs (NOx, SOx, NH3).
8. Rayonnement ionisant - effets sur la santé humaine : catégorie d'impact qui rend compte des effets néfastes sur la santé humaine causés par les rejets radioactifs provenant de la production d'énergie nucléaire.
9. Acidification : catégorie d'impact qui traite des impacts dus aux substances acidifiantes dans l'environnement. Les émissions de NOx, NH3 et SOx entraînent la libération d'ions hydrogène (H+) lorsque les gaz sont minéralisés. Les protons contribuent à l'acidification des sols et de l'eau lorsqu'ils sont libérés dans des zones où le pouvoir tampon est faible, ce qui entraîne le déclin des forêts et l'acidification des lacs.
10. Eutrophisation - marine : catégorie d'impact qui concerne les impacts dus aux nutriments (principalement l'azote et le phosphore) provenant des décharges d'eaux usées et des terres agricoles fertilisées qui accélèrent la croissance des algues et d'autres végétaux dans l'eau marine. La dégradation des matières organiques consomme de l'oxygène, ce qui entraîne un manque d'oxygène et, dans certains cas, la mort des poissons.
11. Eutrophisation - eaux douces : idem "Eutrophisation - marine" mais pour l'eau douce
12. Eutrophisation - terrestre : Comme l'eutrophisation de l'eau, l'eutrophisation terrestre correspond à un enrichissement excessif du milieu, en éléments nutritifs (principalement azote et phosphore), entraînant un déséquilibre et un appauvrissement de l'écosystème. Cela concerne principalement les sols agricoles.
13. Épuisement des ressources - eau : catégorie d'impact reflétant l'épuisement des ressources naturelles en eau
14. Épuisement des ressources - minérales : catégorie d'impact reflétant l'épuisement des ressources naturelles minérales
15. Épuisement des ressources - fossiles : catégorie d'impact catégorie d'impact reflétant l'épuisement des ressources naturelles fossiles
16. Transformation des terres : catégorie d'impact liée à l'utilisation (occupation) et à la conversion (transformation) des terres par des activités telles que l'agriculture, les routes, le logement, l'exploitation minière, etc. L'occupation des sols tient compte des effets de l'utilisation des sols, de la superficie concernée et de la durée de son occupation (changements de qualité multipliés par la superficie et la durée). La transformation des terres tient compte de l'ampleur des changements dans les propriétés des terres et de la superficie affectée (changements de qualité multipliés par la superficie). -

L'histoire de l'ACV

Les analyses du cycle de vie existent depuis la fin des années 1960. Bien qu'elles aient récemment fait l'objet d'une plus grande attention de la part des grandes entreprises en raison de leurs avantages, les ACV sont encore peu connues du grand public et constituent une activité de niche utilisée par les experts en ACV, les cabinets de conseil spécialisés ou les institutions pour la recherche et la prise de décision en matière d'environnement. Où tout a-t-il commencé ?

Les débuts des ACV

Aussi surprenant que cela puisse paraître, la toute première ACV a été réalisée pour la société Coca-Cola en 1969-70, qui souhaitait déterminer l'impact environnemental du passage des bouteilles en verre aux bouteilles en plastique, mais en se limitant à une analyse énergétique. Au cours des décennies suivantes, entre 1970 et 1990, les analyses ACV se sont principalement concentrées sur les alternatives d'emballage. Toutefois, le champ d'application des études ACV s'est élargi pour englober les besoins en ressources, les charges d'émission et les déchets générés en plus de la consommation d'énergie.

Normalisation de l'ACV

En raison de l'absence d'un cadre théorique général commun, les résultats d'ACV obtenus différaient fortement, même lorsque le champ d'application de ces études était le même. Cela a empêché l'ACV de devenir un outil largement reconnu pour l'évaluation des impacts environnementaux. La décennie 1990-2000 a été marquée par une forte poussée vers l'harmonisation de la méthodologie de l'ACV, la norme ISO 14044 (international organization for standardization) détaillant les exigences relatives à la réalisation d'une ACV.

Les études ACV traditionnelles sont coûteuses et prennent du temps

Une seule analyse du cycle de vie d'un produit peut coûter jusqu'à 100 k€ et peut prendre jusqu'à 12 mois pour collecter les données nécessaires sur l'ensemble de la chaîne d'approvisionnement.

Les méthodologies d'ACV sont complexes et les données sont rares

Les données socio-environnementales sont souvent fastidieuses à collecter et à traiter. Actuellement, les données sont réparties dans de multiples bases de données, dont le format n'est pas universel, et les demandes spécifiques de données sont souvent mal comprises ou ignorées. En outre, les outils d'ACV actuels manquent de fonctionnalités automatisées, ce qui oblige les utilisateurs à effectuer la plupart des tâches manuellement, notamment la saisie et le traitement des données. Cela entrave l'évolutivité des ACV d'autres produits. Les entreprises qui ont plus de 10 à 100 ACV de produits ne peuvent pas se permettre ce luxe.

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